A Birkenwald, les habitants du Chemin de l’Etang ont constaté qu’une population de batraciens, traversant la rue vers la Sommerau et l’Etang était mise en danger lors de sa migration annuelle par la circulation, de plus en plus importante dans le secteur.
Ainsi les cadavres de 35 crapauds écrasés par les véhicules de passage ont été comptés en 2021. C’est pourquoi un projet de mise en place de protections a été étudié, avec les habitants et les associations locales. Le comptage des batraciens écrasés en 2022 n’a pas permis ( heureusement) de justifier une intervention ( 20 animaux morts recensés) .
Néanmoins il nous paraît intéressant de conserver sur notre site le document ci-dessous, qui nous a été transmis par la LPO – et qui est visible sur son site web – et qui expose les actions menées depuis plus de 20 ans afin de sauver les batraciens qui constituent une espèce protégée.
La LPO :
Depuis 1996, la LPO Alsace est chargée tous les ans par le Conseil Départemental du Bas-Rhin de coordonner les opérations de sauvetage d’amphibiens pour l’ensemble du département. Chaque printemps, des milliers d’amphibiens quittent leurs zones d’hivernages pour effectuer une véritable migration vers les lieux de ponte, situés parfois à plusieurs kilomètres. Les animaux doivent alors faire face à divers obstacles et les routes peuvent s’avérer particulièrement meurtrières. Un crapaud peut en effet mettre jusqu’à 20 minutes pour franchir une route et des études ont montré que 60 véhicules par heure peuvent éliminer près de 90 % d’une population. On estime que, en l’absence de mesures palliatives, 20 % de la population de crapauds communs et 40 % des grenouilles rousses disparaissent ainsi chaque année.
Comment le dispositif de protection fonctionne-t-il ?
Protéger les amphibiens revient à les empêcher de taverser les routes, sur des sites où les passages sont importants. Pour ce faire, des filets sont posés, avant la période migratoire, le long des routes concernées. Des seaux sont placés à intervalles réguliers, enfoncés dans la terre, au pied du filet. Ils jouent alors le rôle de collecteurs, dans la mesure où les amphibiens, dans leur quête à traverser coûte que coûte la route, tombent dans ces seaux. Ceux-ci sont contrôlés une à deux fois par jour et les amphibiens récoltés sont acheminés directement au lieu de ponte situé de l’autre côté de la chaussée. Cette méthode, qui permet d’intervenir sur la plupart des sites, ne nécessite pas un investissement matériel trop important. Elle demande en contrepartie une forte mobilisation humaine durant 6 à 8 semaines.
Les espèces concernées
Les principales espèces collectées par le dispositif de protection sont les crapauds communs et les grenouilles rousses. 13 autres espèces ont également été récupérées (sur les 18 espèces d’amphibiens qui peuvent être observées en Alsace) : crapaud vert, crapaud calamite, pélobate brun, grenouille rousse, grenouille agile, grenouille des champs, petite grenouille verte, grenouille verte, triton palmé, triton alpestre, triton ponctué, triton crêté, et salamandre tachetée.
Pour en savoir plus sur les amphibiens d’Alsace : http://www.bufo-alsace.org
En 2019, pour la 23e année de protection consécutive, la LPO Alsace a coordonné les opérations de sauvetage des amphibiens durant leur migration pré-nuptiale. Cette année, 67 sites d’écrasement d’amphibiens ont été suivis par plusieurs associations, municipalités et particuliers. Plus de 11 900 mètres de filet et 878 seaux ont été installés, répartis sur 43 sites (dont trois sites équipés d’un crapauduc). De plus, 24 sites ont fait l’objet d’un suivi visuel et/ou bénéficié d’une fermeture temporaire de la circulation.
Plus de 50 000 amphibiens ont ainsi échappé à l’écrasement dans le Bas-Rhin.